Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/83

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celant et se ruèrent l’un sur l’autre à corps perdu.

Les deux chefs n’avaient d’armes à feu ni l’un ni l’autre ; le sachem brandissait son terrible casse-tête, et le comte faisait flamboyer sa longue épée, rouge jusqu’à la poignée.

— Enfin ! s’écria le comte en levant son arme au-dessus de sa tête.

— Chien mendiant des visages pâles, fit en ricanant l’Indien, tu m’apportes donc ta chevelure, pour que je l’attache à l’entrée de mon calli !

Ils n’étaient qu’à deux pas l’un de l’autre, se dévorant du regard, chacun attendant le moment favorable pour fondre sur son ennemi.

En voyant leurs chefs prêts à en venir aux mains, les deux partis s’élancèrent impétueusement en avant, afin de les séparer et de recommencer le combat ; mais don Luis, d’un geste de suprême commandement, ordonna à ses compagnons de ne pas intervenir. Les aventuriers demeurèrent immobiles.

De son côté, Mixcoatzin, voyant la noble et galante courtoisie du comte, commanda à ses compagnons de demeurer en arrière.

Les Peaux-Rouges obéirent.

C’était entre don Luis et le sachem que la question allait se décider.