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L’ÉCLAIREUR.

fressadas étaient entassés dans des espèces de grandes caisses destinées, selon toutes probabilités, à servir de lits.

Des buttacas et autres sièges de bois excessivement bas meublaient cette pièce, au centre de laquelle était placée une table élevée d’environ quarante centimètres seulement de terre.

Cet intérieur bien simple, comme on le voit, se retrouve, au reste, reproduit presque identiquement dans tous les callis indiens, qui se composent généralement de six pièces.

La première est celle que nous venons de décrire : c’est là que se tient habituellement la famille.

La seconde est destinée aux enfants.

La troisième sert de chambre à coucher.

La quatrième renferme les métiers à tisser les zarapès que les Indiens confectionnent avec un talent inimitable ; ces métiers faits en bambous sont d’une simplicité de mécanisme admirable.

La cinquième contient les provisions de toutes espèces pour la saison des pluies, époque où la chasse est impossible.

Et, enfin, la sixième est réservée aux esclaves.

Quant à la cuisine, en réalité, elle n’existe pas ; c’est dans le corral, c’est-à-dire en plein air, que se préparent les aliments.

Les cheminées y sont également inconnues ; chaque pièce est chauffée au moyen d’un large brasero en terre.

Les soins intérieurs du calli sont confiés aux esclaves qui travaillent sous la surveillance immédiate de la maîtresse du logis.

Ces esclaves ne sont pas tous des sauvages ; les Indiens rendent complètement aux blancs les maux qu’ils en reçoivent ; beaucoup de malheureux Espagnols pris à la guerre, ou tombés dans les embuscades que leur tendent sans cesse