Balle-Franche tressaillit.
— Don José, dit-il à l’étranger en lui posant la main sur l’épaule, Dieu nous favorise ; retournez au camp : la nuit prochaine, je vous apprendrai probablement du nouveau.
— Mais ces coups de feu ?
— Ne vous en inquiétez pas, retournez au camp, vous dis-je, et laissez-moi agir.
— Allons, puisque vous le voulez, je me retire.
— À demain ?
— À demain.
— Et moi ? fit Domingo, caramba, compagnons, si vous allez jouer du couteau, ne pourriez-vous pas me prendre avec vous ?
Le vieux chasseur le regarda attentivement.
— Eh ! fit-il au bout d’un instant, votre idée n’est pas mauvaise, venez donc puisque vous le désirez.
— À la bonne heure donc, voilà un prétexte tout trouvé pour justifier mon absence.
Don Stefano sourit ; après avoir une dernière fois rappelé à Balle-Franche leur rendez-vous pour la nuit suivante, il quitta le buisson et se dirigea vers le camp.
Les deux chasseurs et le métis demeurèrent seuls.
IV.
Indiens et Chasseurs.
À l’endroit où se trouvaient les trois chasseurs, nous l’avons dit déjà, le Rio-Colorado formait une large nappe, dont les eaux argentées serpentaient à travers une contrée superbe et pittoresque.
Parfois, sur l’une ou l’autre rive, le sol s’élevait presque subitement en montagnes hardies d’un aspect grandiose ;