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LA FIÈVRE D’OR.

qui jouissent d’un éternel printemps, les fortes chaleurs et les grands froids y étant également inconnus ; enfin, las terras frias ou terres froides, qui comprennent les plateaux du centre, et où la température est relativement beaucoup plus basse que dans les autres zones.

Cependant nous ferons observer qu’au Mexique les expressions de froid et de chaud n’ont pas, comme en Europe, une valeur absolue, et que les hauts plateaux désignés sous le nom de tierras frias jouissent d’une température égale à celle de la France et de la Lombardie, ce qui paraîtrait à tout Européen un climat fort convenable.

Par sa position, Guadalajara participe de deux des trois zones qui divisent le Mexique. Placée sur la limite de la tierra caliente et de la tierra templada, les brises tièdes et la pureté de son ciel révèlent les chaudes régions du bord de la mer, qui s’étendent jusque-là. Aux sables arides succèdent les plaines fertiles et bien cultivées, les champs de cannes à sucre, de maïs, de bananiers, de goyaviers productions de la flore tropicale. Peu à peu les sombres chênes noirs et les sapins, qui ne croissent que sur les montagnes, deviennent plus rares et finissent bientôt par disparaître entièrement pour faire place aux saules, aux palmiers à éventail, au calebassier, au malpighie à feuille de sumac, au mesquite, à l’arbre du Pérou, et à des milliers d’autres qui dominent orgueilleusement de leurs têtes superbes la végétation spontanée qui les entoure.

Dans las tierras calientes, où la chaleur du jour est étouffante, on ne voyage ordinairement, à moins de raisons fort importantes, que depuis quatre ou