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LA FIÈVRE D’OR.

— Que cela ne t’embarrasse pas, je découvrirai ta demeure.

— Ainsi, le vingt-cinquième jour, au coucher du soleil ?

— Oui, j’arriverai avec les galions, répondit en riant Valentin.

— Merci, frère, tu es mon bon génie ! Si ma vie a eu quelques taches, en revanche, tu me prépares une belle mort !

— Plains-toi donc ! je fais de toi un Francisco Pizarro et un Almagro.

Les deux hommes se serrèrent affectueusement la main en s’adressant un triste et douloureux sourire.

Après avoir encore échangé quelques mots sans importance ils se jetèrent sur leur couche, où, vaincus par la fatigue, ils ne tardèrent pas à s’endormir.


LA SUITE D’UNE RITOURNELLE.

V


Pendant que la conversation que nous avons rapportée dans le précédent chapitre, avait lieu entre les deux frères de lait, des événements que nous devons expliquer au lecteur se passaient dans le cuarto où s’étaient retirés Curumilla et don Cornelio.

À peine entré dans le cuarto, au lieu de se coucher sur le cuadro qui lui étût destiné, Curumilla avait proprement disposé son zarapé sur le parquet carrelé de la salle, s’était étendu dessus et avait immédiatement fermé les yeux.