Aller au contenu

Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
172
LA FIÈVRE D’OR.

les mains, c’était un tapage infernal, un bruit à réveiller les morts.

— Que diable cela pouvait-il être ?

— Je ne sais pas, répondit-elle en prenant son air le plus ingénu.

— Et ce bruit a duré longtemps ?

— Toute la nuit, fit-elle, en enchérissant encore sur ce qu’avait dit sa maîtresse.

— Hum ! mais cela ressemblait à quelque chose pourtant ?

— Certes, mon père ; mais je ne sais à quoi je pourrais le comparer.

— Et toi, petite luronne, ne pourrais-tu pas deviner à peu près ?

— Je crois le savoir.

— — Ah ! eh bien ! alors, dis-nous donc cela de suite, au lieu de nous laisser ainsi patauger.

— Voilà, seigneurie. Ce matin, profitant de ce que mademoiselle s’était endormie, je suis descendue tout doucement afin de rechercher la cause du tapage qui toute la nuit nous a tenu éveillées.

— Et tu l’as trouvé ?

— Je crois que oui.

— Très-bien, continue.

— Il paraît qu’il est arrivé hier des chasseurs du désert avec un troupeau nombreux de novillos, toros, etc., qu’ils conduisent, je crois, en Californie. Ce sont ces animaux qui, en frappant du pied, en renâclant et bramant, nous ont empêchées de dormir, d’autant plus que le corral dans lequel on les a placés touche au corps de logis que nous habitons.

— Et comment as-tu appris tout cela, petite friponne ?