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Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/224

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LA FIÈVRE D’OR.

éprouvés et choisis par lui et non pas à l’élection ; quelques marins habitués à manœuvrer les pièces de canon furent désignés pour être artilleurs et servir un petit obusier de montagne que le comte emportait plutôt dans le but d’effrayer les Indiens que dans l’espoir qu’il lui serait jamais fort utile.

Enfin, une quarantaine d’hommes d’élite, anciens chasseurs d’Afrique pour la plupart, formèrent la cavalerie et furent placés sous les ordres d’un officier pour lequel le comte professait une estime particulière, qu’il connaissait depuis longtemps et sur la capacité duquel il se reposait entièrement.

Mais ce que nous venons de dire n’était rien en comparaison de ce qui restait à faire, acheter des armes, des provisions, les ustensiles nécessaires à l’exploitation de la mine, les munitions de guerre et surtout se procurer les moyens de transport.

Le comte ne se découragea pas : après s’être improvisé général, il s’improvisa intendant militaire et munitionnaire, et seul, seul toujours, nous le répétons, avec ses modiques ressources, car il avait refusé les offres de grandes maisons de banque américaines qui, devinant enfin sa valeur, lui avaient proposé de prendre un intérêt dans son entreprise, il avait tout fait, tout organisé, et il n’attendait plus que l’arrivée de son frère de lait pour solder ses reliquats de comptes, embarquer sa compagnie et mettre à la voile.

Maintenant que nous avons mis le lecteur bien au courant de ces faits, si importants pour l’intelligence de ce qui va suivre, nous reprendrons notre récit au point où nous avons été contraint de le laisser afin de donner ces éclaircissements indispensables.