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Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/243

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LA FIÈVRE D’OR.

— Lequel ?

— Je ne puis partir avant dix jours, c’est vrai, mais toi, au lever du soleil, tu peux être en selle, n’est-ce pas ?

— Parfaitement.

— Il s’agirait de retourner par terre en Sonora, afin de porter trois lettres que je te remettrai, une pour don Antonio Pavo, agent consulaire à Guaymas, l’autre pour le gouverneur de la Sonora, et la troisième pour un certain chasseur canadien que tu trouveras probablement à l’hacienda del Milagro, aux environs du Tépic.

— Je trouverai. C’est tout ?

— Oui ; tu comprends que je ne veux pas arriver là-bas sans que rien soit préparé pour me recevoir.

— Tu as raison. Ainsi, je pars…

— Demain.

— C’est-à-dire ce matin : il est deux heures.

— C’est ma foi vrai ! Comme le temps passe !

— Où t’attendrai-je ?

— À Guaymas.

— C’est entendu ; écris tes lettres pendant que Curumilla et moi nous sellerons nos trois chevaux.

— Est-ce que tu emmènes ton Espagnol ?

— Oui, il me sera utile là-bas.

— Comme tu voudras.

Valentin et Curumilla sortirent ; Louis commença ses lettres.

Valentin, après avoir sellé les chevaux, s’était fait conduire à la chambre où don Cornelio était couché. Nous devons rendre à l’Espagnol cette justice de reconnaître qu’il opposa la plus opiniâtre