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LA FIÈVRE D’OR.

la sortie du rancho de San-José, qui est, pour ainsi dire, le faubourg de Guaymas. Arrivé là, il prit congé des officiers de la manière la plus amicale, en leur réitérant ses offres de service, et, après avoir serré la main du colonel Florès, qui, lui, continuait à accompagner les aventuriers, et avoir changé un coup d’œil avec lui, il retourna au port.

Il était tard lorsque les Français s’étaient mis en route ; la chaleur était accablante, il ne purent en conséquence faire beaucoup de chemin, tant à cause de la fatigue que de la lenteur de leur marche, retardée encore par les fourgons et les mules qu’ils emmenaient avec eux.

Au coucher du soleil, ils campèrent à l’entrée d’un petit village situé à peu près à cinq lieues de la ville.

Le commandant croyait avoir tout gagné en parvenant à faire quitter Guaymas à la compagnie : il se trompait, il n’en était rien ; les ferments de discorde adroitement répandus parmi les aventuriers couvaient silencieusement parmi eux, soigneusement entretenus par les hommes dont nous avons parlé. L’intérêt de ces hommes n’était nullement de s’enfoncer dans l’intérieur des terres, où ils ne rencontreraient plus ce qu’ils étaient venus chercher au Mexique, c’est-à-dire des occasions de vol, de pillage et de débauche. Aussi, loin de se sentir découragés par l’échec qu’ils avaient subi le matin même, avaient-ils l’intention de recommencer dès que l’occasion s’en présenterait.

Valentin, qui examinait attentivement ce qui se passait autour de lui, prit, aussitôt le campement terminé, le commandant à part, et l’avertit des