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Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/333

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LA FIÈVRE D’OR.

flagrante illégalité, car don Luis était libre de choisir qui il voulait pour officier puisqu’il était le seul chef de l’expédition et seul responsable de ses actes.

Les aventuriers se rendirent enfin à ces raisons, qui leur parurent justes, et afin d’en finir le plus tôt possible avec toutes ces discussions qui ne faisaient que retarder les affaires de la société, ils décidèrent que Valentin partirait le lendemain matin pour le Pitic, et qu’il ramènerait le comte avec lui.

Valentin leur promit de faire ce qu’ils désiraient, et la tranquillité pour le reste de la journée se rétablit à peu près.

Effectivement, le lendemain, au point du jour, Valentin monta à cheval et partit pour le Pitic.

Nous avons vu comment il avait été assez heureux pour rencontrer Louis, et de quelle façon il l’avait emmené avec lui.

En route, il lui avait rapporté dans les plus grands détails ce qui s’était passé. Aussi le comte brûlait-il d’arriver, afin d’arrêter le désordre et de conjurer la dissolution de la société, dont l’existence était sérieusement menacée, si cet état de choses durait seulement quelques heures de plus.

Au point du jour, les cavaliers atteignirent le campement.

Tout était sens dessus dessous, la confusion et le désordre régnaient partout. Les aventuriers ne voulaient rien entendre. Les officiers, réduits à l’impuissance, ne savaient plus que faire, ni comment détourner l’orage qui les menaçait. L’arrivée subite du comte fut un coup de foudre pour les mutins.

Don Luis se jeta en bas de son cheval et s’avança résolûment vers eux. À sa vue, les aventuriers sen-