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LA FIÈVRE D’OR


I

UNE HALTE DE NUIT.


Avant la découverte des riches placeres des environs de San-Francisco, la Californie était complétement sauvage et à peu près inconnue. Le port de San-Francisco, le plus beau et le plus vaste du monde, appelé dans un avenir prochain à devenir l’entrepôt du commerce dans le Pacifique, n’était alors fréquenté que par les baleiniers, qui à l’époque où les baleines se retirent dans les eaux basses, venaient les y pécher, les dépecer et fondre leur huile.

Quelques Indiens Têtes-Plates erraient à l’aventure dans les vastes forêts qui couvraient le littoral, et dans cette contrée, dont l’industrie s’est aujourd’hui emparée et qui entre à pleines voiles dans le mouvement du progrès, les bêtes fauves régnaient seules en maîtresses.

Un ancien officier de la garde suisse du roi