Page:Aimard - La Grande flibuste, 1862.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

simule ses mouvements et empêche de compter ses guerriers. Si, ce qui n’est pas probable, les visages pâles avaient placé des vedettes en avant de leur grande case pour annoncer l’arrivée de l’expédition, mon frère tâchera de s’emparer de ces vedettes qui toutes seront tuées immédiatement, afin d’éviter qu’elles donnent l’alarme. Dans cette expédition, de même que dans toutes celles qui l’ont précédée et que nous faisons chaque année, tout ce qui appartient aux visages pâles, cases, jacals, maisons, seront brûlés ; les bestiaux enlevés et expédiés sur l’arrière. Arrivé devant Guetzalli, mon frère s’embusquera le plus commodément qu’il pourra et attendra le signal que je lui ferai parvenir pour attaquer les visages pâles.

— Bon. Mon frère est un chef prudent, il réussira ; je ferai de point en point ce qu’il vient de me dire ; et lui, que fera-t-il pendant que j’exécuterai cette partie du plan général ?

L’Ours-Noir eut un sourire d’une expression indéfinissable.

— Il verra, dit-il, en posant la main sur l’épaule du Comanche ; qu’il laisse agir un chef ; je lui promets une belle victoire.

— Bon, répondit le Comanche ; mon frère est le premier de sa nation, il sait comment il doit se conduire ; les Apaches ne sont pas des femmes. Je vais rejoindre mes guerriers.

— Bon, mon frère a compris ; demain, au lever de la lune.

Le Moqueur s’inclina et les deux chefs se séparèrent en apparence les meilleurs amis du monde.

Quelques minutes plus tard, la plus grande ani-