à ne rien entendre et à vous prier de vous retirer immédiatement, si vous refusez plus longtemps d’accéder à mes désirs.
— Vous vous en repentirez, señor conde, reprit l’étranger avec un sourire sardonique. Un mot encore, un seul : je consens à me faire connaître, mais à vous en particulier, d’autant plus que ce que j’ai à vous dire ne doit être entendu que de vous.
— Pardieu ! s’écria le lieutenant Martin, cela passe toute croyance, et cette insistance est extraordinaire.
— Je ne sais si je me trompe, s’écria finement le capataz, mais je crois être certain que je suis pour beaucoup dans le mystère dont ce caballero s’entoure, et que, s’il redoute quelqu’un ici, c’est moi.
— Vous avez deviné, señor don Blas, répondit l’étranger en s’inclinant ; vous voyez que je vous connais. Du reste, vous me connaissez aussi, si ce n’est pas de visage, heureusement pour moi en ce moment, c’est de nom et de réputation. Eh bien, à tort ou à raison, je suis convaincu que, si je prononçais ce nom devant vous, vous engageriez votre ami à ne pas m’écouter.
— Et alors qu’arriverait-il ? interrompit le capataz.
— Un grand malheur, probablement, dit l’inconnu d’une voix ferme : vous voyez que, quoi que vous sembliez en penser, j’agis franchement avec vous. Je ne demande au señor comte que dix minutes d’entretien, puis, après, il fera du secret que je lui confierai et des nouvelles que je lui apporte ce que bon lui semblera.
Il y eut un instant de silence.
Monsieur de Lhorailles examinait le visage impas-