chesse de produits que l’on chercherait vainement autre part.
Guetzalli avait été construit par le comte de Lhorailles sur les ruines d’une mission jadis florissante des révérends pères jésuites, mais que le décret d’expulsion qui les avait frappés avait fait abandonner.
Sans entrer ici dans aucune discussion pour ni contre l’ordre de Jésus, nous dirons en passant que ces religieux ont rendu d’immenses services en Amérique ; que toutes les missions qu’ils avaient fondées au désert prospéraient ; que les Indiens accouraient, dans des proportions énormes, se ranger sous leurs lois paternelles, et que telles missions, dont nous pourrions au besoin citer le nom, comptaient jusqu’à soixante mille néophytes ; que, pour preuve de la bonté de leur système, lorsqu’on leur intima l’ordre d’abandonner leur mission aux mains d’autres religieux et de se retirer, leurs prosélytes les prièrent, poussés par leur seule volonté, de résister à cet injuste ostracisme, en leur offrant, avec des larmes de douleur, de les défendre quand même envers et contre tous.
Les jésuites ont d’autant plus de droit à la justice tardive que nous essayons de leur faire rendre aujourd’hui, qu’après les nombreuses années qui se sont écoulées depuis leur départ, bien que tous les hommes qu’ils étaient parvenus, au prix de travaux incessants, à faire entrer dans le giron de l’Église, soient retournés à la vie sauvage, le souvenir des bienfaits des pieux missionnaires est encore palpitant dans le cœur des Indiens et forme, le soir, autour des feux de campement, le fond de toutes les