Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/368

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Alors il se coucha sur le sol, et en rampant il rejoignit l’arbre auprès duquel il avait été attaché.

Un lasso pendait jusqu’à terre ; ce lasso était terminé par un de ces doubles nœuds que les marins nomment chaise, dont la moitié passe sous les cuisses, tandis que l’autre maintient la poitrine.

— By God ! murmura Nathan tout joyeux, il n’y a que le vieux pour avoir des idées pareilles. Quel bon tour nous allons jouer à ces chiens de Peaux Rouges ! C’est pour le coup qu’ils me croiront sorcier ; je les défie bien de retrouver mes traces !

Tout en faisant à part lui ce monologue, l’Américain s’était assis sur la chaise.

Le lasso, enlevé par une main vigoureuse, monta rapidement, et Nathan disparut bientôt au milieu de l’épais feuillage du mélèze.

Lorsqu’il eut atteint les premières branches, qui se trouvaient à une trentaine de pieds de terre, le jeune homme se débarrassa du lasso, s’accrocha des pieds et des mains, et au bout de quelques instants il eut rejoint ses compagnons.

— Ouf ! murmura-t-il en respirant deux ou trois fois avec force tout en essuyant la sueur qui coulait abondamment sur son visage, je puis dire maintenant que je l’ai échappé belle. Merci à tous, car, le diable m’emporte ! sans vous j’étais mort.

— Assez de compliments, répondit brusquement le squatter ; nous n’avons pas de temps à perdre en simagrées. Hum ! vous avez hâte de vous éloigner, je suppose.

— By God ! je le crois ; ainsi je suis à vos ordres ; de quel côté allons-nous ?