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Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/115

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— Fort bien, observa Dick, tout ceci peut à la rigueur être vrai ; mais pourquoi, au lieu de nous parler de ce placer que vous ne connaissez pas plus que nous, n’avez-vous pas amené ce gambusino ? Il nous aurait fourni les renseignements positifs qui nous sont indispensables, en supposant que nous consentions à vous aider dans la recherche de ce trésor.

— Hélas ! répondit le moine en baissant hypocritement les yeux, le malheureux ne devait pas profiter de cette découverte faite au prix de tant de périls. Deux jours à peine après son arrivée au Paso, il se prit de querelle avec un autre gambusino et reçut une navajada qui le conduisit quelques heures plus tard au tombeau.

— Eh mais, alors, observa Harry, comment avez-vous pu connaître tous ces détails, señor padre ?

— D’une façon bien simple, mon fils, c’est moi qui, à ses derniers moments, réconciliai ce pauvre misérable avec Dieu, et, ajouta-t-il avec un air de componction parfaitement joué, lorsqu’il comprit que sa fin était prochaine, que rien ne pouvait le sauver, il me confia, par reconnaissance pour les consolations que je lui prodiguais, ce que je viens de vous dire, me révéla le gisement du placer, et, pour plus de sûreté, il me remit une carte grossière qu’il avait tracée sur les lieux mêmes : vous voyez que nous pouvons aller presque à coup sûr.

— Oui, fit Harry d’un air pensif, mais pourquoi, au lieu de vous adresser d’abord aux Mexicains, vos compatriotes, nous proposez-vous de vous aider dans cette entreprise ?

— Parce que les Mexicains sont des hommes sur lesquels on ne peut pas compter, et qu’avant d’attein-