Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/133

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Elle s’avança rapidement vers le jeune homme.

— Oh ! c’est vous, Harry, dit-elle avec joie ; Dieu soit béni ! j’avais peur que vous ne vinssiez pas, il est tard.

— C’est vrai, Ellen, pardonnez-moi ; j’ai fait toute la diligence possible cependant, ce n’est pas ma faute si je ne suis pas arrivé plus tôt.

— Que vous êtes bon, Harry, de vous donner autant de peines pour moi ; comment pourrai-je jamais reconnaître les services continuels que vous me rendez.

— Oh ! ne parlons pas de cela, c’est un bonheur pour moi de faire quelque chose qui vous soit agréable.

— Hélas ! murmura la jeune fille, Dieu m’est témoin que j’ai une profonde amitié pour vous, Harry.

Le jeune homme soupira tout bas.

— J’ai fait ce que vous m’aviez demandé, dit-il assez brusquement.

— Ainsi, c’est vrai, mon père songe à quitter ce pays pour aller plus loin encore.

— Oui, Ellen, et dans des contrées affreuses, au milieu d’Indiens féroces.

La jeune fille fit un mouvement de terreur.

— Savez-vous pourquoi il veut partir ? reprit-elle.

— Oui, il va à la recherche d’un placer d’or.

— Hélas ! qui me protégera, qui me défendra désormais si nous nous en allons ?

— Moi, Ellen, s’écria le chasseur avec feu ; ne vous ai-je pas juré de vous suivre partout ?

— C’est vrai, dit-elle tristement, mais à quoi bon risquer votre vie dans le lointain voyage que nous allons entreprendre ? Non, Harry, restez ici, je ne puis consentir à votre départ. D’après ce que j’ai entendu dire