fort de deux cents hommes environ, s’avançait au pas de course en masse serrée, flanqué sur les ailes par deux troupes de cinquante cavaliers environ.
À vingt pas en avant caracolait l’Unicorne.
Tous ces hommes avaient une apparence martiale réellement remarquable ; tous étaient étrangement peints, bien ornés, et dans leur costume complet de guerre.
Les cavaliers étaient en grand costume, chargés de toutes sortes d’armes et d’ornements ; ils avaient l’arc et le carquois sur le dos, le fusil en travers garni de leurs talismans ou médecines, leur longue lance à la main. Ils étaient couronnés de magnifiques plumes d’aigle noires et blanches avec le plumet retombant.
Le haut de leur corps était nu sous une peau de coyote roulée et passée en sautoir par-dessus l’épaule ; leurs boucliers étaient ornés de plumes, de draps de diverses couleurs et de scalps humains.
Ils étaient assis sur de belles housses de peaux de panthère, doublées de rouge, qui couvraient presque tout le dos du cheval ; suivant la mode des prairies, ils n’avaient pas d’étriers.
L’Unicorne brandissait de la main droite la longue lance médecine, marque distinctive de la puissante danse des chiens des prairies ; c’était une perche ayant la forme d’une houlette, recouverte de peau de loutre et garnie dans toute sa longueur de plumes de chat-huant.
Ce talisman qu’il possédait par héritage avait, disait le chef, le pouvoir de ramener sous ses ordres tous les guerriers de sa nation épars dans les prairies ; aussi dans les grandes occasions il ne manquait jamais de le porter.