Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/338

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sur la porte du rancho, qui, après le départ du Cèdre-Rouge, avait été soigneusement verrouillée.

Les deux hommes tressaillirent.

— Faut-il ouvrir ? demanda Andrès.

— Oui, répondit le moine ; hésiter ou refuser pourrait donner l’éveil ; dans notre position, nous devons tout prévoir.

Le ranchero alla ouvrir la porte contre laquelle on continuait à frapper, comme si l’on avait l’intention de la jeter bas.

Un homme entra dans la salle.

Cet homme jeta un regard curieux autour de lui, puis il ôta son chapeau et salua. Les deux associés échangèrent un regard de découragement en le reconnaissant.

Le nouveau venu n’était autre que Schaw, le troisième fils du Cèdre-Rouge.

— Je vous dérange, je crois, messieurs, dit le jeune homme avec un sourire ironique.

— Nullement, répondit Andrès ; nous sommes, au contraire, charmés de vous voir.

— Merci.

Et le jeune homme se laissa tomber sur une butaque.

— Vous êtes bien tard à Santa-Fé, observa le moine.

— En effet, répondit l’Américain avec embarras, je cherche mon père, je croyais le rencontrer ici.

— Il y était il y a quelques heures à peine, mais il a été contraint de nous quitter.

— Ah !

Cette exclamation fut plutôt arrachée au jeune homme par la nécessité de répondre que par l’intérêt qu’il prenait au renseignement qui lui était donné ; il