Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/397

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— Pardon, mon révérend père, dit l’inconnu, assez bon pour me permettre de ne pas rester dehors.

— Vous habitez sans doute cette maison ? demanda le prêtre.

— Non, mon père, répondit froidement l’inconnu ; je n’habite aucune maison de Santa-Fé, où je suis complétement étranger.

— Est-ce donc l’hospitalité que vous me demandez ? reprit le père Séraphin étonné de cette réponse.

— Pas davantage, mon révérend.

— Que désirez-vous alors ? fit le missionnaire de plus en plus étonné.

— Je désire pénétrer avec vous dans la chambre où vous avez placé le blessé auquel vous êtes, il y a quelques instants, venu si généreusement en aide.

— Monsieur, fit en hésitant le missionnaire, cette demande…

— N’a rien qui doive vous surprendre. J’ai le plus grand intérêt à m’assurer par mes yeux de l’état dans lequel se trouve cet homme pour certaines raisons qu’il vous importe peu de connaître.

— Savez-vous donc qui il est ?

— Je le sais.

— Seriez-vous un de ses parents ou un de ses amis ?

— Ni l’un ni l’autre ; seulement, je vous le répète, des raisons fort graves exigent que je m’assure de son état, que je le voie, que je lui parle même, si cela est possible.

Le père Séraphin jeta un regard investigateur sur l’inconnu.

C’était un homme de haute taille, il paraissait dans la force de l’âge ; ses traits, autant qu’il était pos-