Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/48

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— Enfin explique-toi ; où et comment as-tu reçu cette blessure ?

Le jeune homme rougit et garda le silence.

— Je veux le savoir, dit avec insistance don Miguel.

— Mon Dieu, mon père, répondit don Pablo d’un ton de mauvaise humeur, je ne comprends pas pourquoi vous vous inquiétez ainsi pour une cause aussi futile ; je ne suis pas un enfant pour lequel on doive trembler à la moindre égratignure, bien des fois je me suis blessé sans que vous vous en soyez si fort préoccupé.

— C’est possible ; mais la façon dont tu me réponds, le soin que tu sembles vouloir mettre à me laisser ignorer la cause de cette blessure, enfin tout me dit que, cette fois, tu veux me cacher quelque chose de grave.

— Vous vous trompez, mon père, et vous allez en convenir vous-même.

— Je ne demande pas mieux ; parle. Clara, mon enfant, va donner l’ordre de tout préparer pour le déjeuner. Je meurs littéralement de faim.

La jeune fille sortit.

— À nous deux maintenant, reprit don Miguel. Et d’abord où es-tu blessé ?

— Oh ! mon Dieu, j’ai l’épaule égratignée légèrement ; si je suis couché, il y a dans mon fait plus de paresse que d’autre chose.

— Hum ! qui t’a ainsi égratigné l’épaule ?

— Une balle.

— Comment ? une balle ! Tu t’es donc battu, malheureux ! s’écria don Miguel en tressaillant.

Le jeune homme sourit, pressa la main de son père, et se penchant vers lui :

— Voici ce qui s’est passé, lui dit-il :