sur sa poitrine, ses lèvres de corail légèrement entr’ouvertes et laissant voir l’émail éblouissant de ses dents, doña Clara, car c’était elle qui dormait ainsi d’un sommeil d’enfant, était réellement charmante ; ses traits respiraient le bonheur : aucun nuage n’était encore venu rembrunir l’horizon azuré de sa vie calme et tranquille.
Il était midi à peu près ; il n’y avait pas un souffle dans l’air ; les rayons du soleil, tombant d’aplomb, rendaient la chaleur tellement insupportable et étouffante, que chacun dans l’hacienda se livrait au sommeil et faisait ce que dans ces régions torrides on est convenu de nommer la siesta.
Pourtant, à peu de distance de l’endroit où, calme et souriante, reposait doña Clara, un bruit de pas, imperceptible d’abord, mais qui augmentait de plus en plus, se fit entendre et un homme parut.
Cet homme était Schaw, le plus jeune des fils du squatter.
Comment se trouvait-il en ce lieu ?
Le jeune homme était haletant ; la sueur ruisselait sur son visage.
Arrivé à l’entrée du bosquet, il jeta un regard anxieux sur le hamac.
— Elle est là ! murmura-t-il avec un accent passionné ; elle dort.
Alors il se laissa tomber à genoux sur le sable et resta, muet et tremblant, à admirer la jeune fille.
Il resta longtemps ainsi, le regard fixé sur la dormeuse avec une expression étrange ; enfin il poussa un soupir et, s’arrachant avec effort à cette délicieuse contemplation, il se releva péniblement en murmurant d’une voix faible comme un souffle :