Page:Aimard - Le forestier.djvu/208

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
203
Le Forestier

onze coups de canon, et les troupes rangées sur son passage lui présentèrent les armes, tandis que les tambours battaient aux champs.

Ces honneurs étaient exagérés ; don Ramon de la Cruz n’avait en réalité, en sa double qualité de brigadier et de gouverneur, droit qu’à un simple salut de sept coups de canon, sans branle-bas de combat ni batterie de tambours, bien moins encore au pavillon national hissé au grand mat ; mais le capitaine don Pablo de Sandoval tenait à bien faire les choses et surtout à flatter l’orgueil du gouverneur, avec lequel il avait mille raisons d’entretenir d’excellentes relations : du reste, il atteignit complètement son but.

Son Excellence don Ramon de la Cruz, gouverneur pour le roi des Espagnes et des Indes de la ville de Panama, était littéralement enthousiasmé des honneurs extraordinaires qu’on lui rendait ; il ne savait comment manifester sa satisfaction au capitaine de la Perla, qui, lui, avec une feinte modestie, s’excusait de n’avoir pu faire davantage.