Page:Aimard - Les Francs-tireurs, 1866.djvu/116

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la situation, car j’ai donné dans le conseil des chefs le même avis que mes frères ont à l’instant émis. Mes frères ont parlé comme des hommes sages, je les remercie.

— Je suis prêt à soutenir dans le conseil, reprit le Cœur-Loyal, les opinions que le chasseur blanc a exposées, car ce sont les seules qui doivent prévaloir.

— Je le pense aussi. Le Cœur-Loyal accompagnera-t-il le chef aux callis de sa nation.

— C’est mon intention de me mettre en route demain pour y retourner ; si mon frère peut m’attendre jusque-là nous partirons ensemble.

— J’attendrai.

— Bon, demain à l’endit-ha nous suivrons de compagnie le sentier du retour.

Le conseil était fini, cependant Tranquille cherchait vainement à s’expliquer comment il se faisait que le Cerf-Noir, qu’il avait laissé parmi les Pawnées-Serpents, se trouvait être maintenant un chef influent de la nation comanche ; la liaison du Cœur-Loyal et du chef ne l’intriguait pas moins. Toutes ces idées se heurtaient dans la tête du chasseur, et il se promit qu’à la première occasion il demanderait au Cerf-Noir l’histoire de sa vie depuis leur séparation.

Aussitôt que Lanzi fut de retour avec les chevaux, les chasseurs et Carméla se mirent en devoir de déjeuner, servis par l’Oiseau-qui-chante, qui s’acquitta de ses fonctions avec une grâce extrême.