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LES FRANCS TIREURS

tres très dont le dévouement à la patrie m’eût été moins connu. Cette mission est des plus périlleuses, j’espère que vous l’accomplirez en gens de cœur et que vous en reviendrez avec gloire.

Les officiers s’inclinèrent en signe de remercîment.

— N’oubliez pas, reprit le général, que vous devez à vos soldats l’exemple de la subordination et de la discipline ; obéissez au colonel comme à moi-même en tout ce qu’il vous ordonnera pour le bien du service et le succès de votre entreprise.

— Nous ne pouvons désirer un meilleur chef que celui que votre seigneurie a choisi pour nous commander, général, répondit un des capitaines ; sous ses ordres nous sommes certains de faire des prodiges.

Le général sourit gracieusement,

— Je compte sur votre zèle et sur votre bravoure. Maintenant, en selle sans plus tarder, il faut que dans dix minutes vous ayez quitté le camp.

Les officiers saluèrent et sortirent. Don Juan fit un mouvement pour les suivre.

— Arrêtez, colonel, lui dit le général, j’ai une dernière recommandation à vous faire.

Le jeune homme se rapprocha.

— Enfermez-vous avec soin dans la place, reprit le général. Si vous êtes investi, ne tentez pas de ces sorties qui souvent compromettent le sort d’une garnison, sans avantage positif. Contentez-vous de repousser vigoureusement les attaques, en ménageant le sang de vos soldats et en ne brûlant pas inconsidérément vos munitions. Aussitôt que mes dernières dispositions seront prises, je marcherai en personne