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LES FRANCS TIREURS.

Le Jaguar s’avança vers eux.

À son approche, les officiers s’écartèrent à droite et à gauche. Le jeune homme, suivi du Scalpeur, entra dans le cercle qui se referma aussitôt.

John Davis, en apercevant le vieillard qu’il reconnut aussitôt, poussa un cri de surprise étouffé.

— Caballeros, dit le Jaguar à voix basse, nous allons tenter un coup de main qui, s’il réussit, nous rendra maîtres de l’hacienda presque sans coup férir.

Un murmure d’étonnement parcourut comme un frisson les rangs des officiers.

— Une personne en laquelle j’ai la plus entière confiance, continua le Jaguar, m’a révélé l’existence d’une porte secrète ignorée de la garnison, qui nous donnera accès dans la place. Que chacun de vous prenne le commandement de son détachement. Notre marche doit être sourde comme celle des guerriers indiens sur le sentier de la guerre. Vous m’avez bien compris, je compte sur votre concours. Le mot d’ordre sera, en cas de séparation, Texas y libertad. À vos postes.

Le cercle se rompit, et chaque officier alla se placer en serre-file au poste qu’il devait occuper.

John Davis s’approcha alors du Jaguar.

— Un mot, lui dit-il, en se penchant à son oreille.

— Parlez.

— Savez-vous quel est cet homme qui se tient là près de vous ?

— Oui.

— Vous en êtes sûr ?

— C’est le Scalpeur-Blanc.