cela m’intéresse si vivement que jusqu’à nouvel ordre je désire demeurer simple spectateur, afin de ne pas troubler mon plaisir.
Cette continuelle ironie impressionnait cependant malgré lui le général ; l’attitude calme et froidement railleuse du jeune homme le troublait intérieurement ; il redoutait un piège, sans savoir ni quand ni comment il se révélerait.
— Faites-y attention, caballero, dit-il d’un ton menaçant au Jaguar, je sais pertinemment que lorsque je suis arrivé ici vous vous y trouviez en nombreuse compagnie ; à mon entrée vos complices ont fuit par cette porte.
— C’est vrai, fit le jeune homme avec un geste d’assentiment.
— Prenez garde, continua le général, que si des assassins sont cachés derrière cette porte, le sang versé retombera sur votre tête.
— Général, répondit sérieusement le Jaguar, faites jouer le ressort, le couloir est vide ; je n’ai besoin de personne autre que de moi-même pour me délivrer de vos mains lorsque je le jugerai convenable.
Le gouverneur n’hésita plus, il alla résolument à la muraille et pressa le ressort ; ses officiers l’avaient suivi, prêts à lui venir en aide si un danger quelconque se révélait. Le Jaguar n’avait pas quitté sa place.
La porte s’ouvrit, démasquant un long corridor complètement désert.
— Eh bien ! général, vous ai-je tenu parole ? dit le Jaguar.
— Oui, señor, je dois en convenir. Maintenant