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LES FRANCS TIREURS

Le prisonnier lutta en vain pour briser les liens qui le retenaient ; en vain il réclama la mort à grands cris ; ainsi que l’avait dit le Jaguar, la griffe du lion était sur lui, les conjurés furent implacables, le jugement fut exécuté dans toute sa rigueur.

Une heure plus tard, don Lopez Hidalgo d’Avilla, sanglant et mutilé, était déposé à la porte de la maison du gouverneur. Sur sa poitrine on avait attaché une large pancarte sur laquelle étaient écrits avec son sang ces deux mots :


Cobarde (lâche) Traidor (traître).

Après cette épouvantable exécution, les conjurés étaient rentrés en séance comme si rien d’extraordinaire n’avait interrompu leur réunion[1].

Mais la vengeance du Jaguar fut trompée, du moins en partie : lorsque, au point du jour, on releva sa malheureuse victime, elle était morte.

Don Lopez avait eu la force et le courage de se briser le crâne à l’angle d’une pierre de la maison auprès de laquelle on l’avait jeté comme un animal immonde.

  1. Afin qu’on ne nous accuse pas de faire de l’horrible à plaisir, nous affirmons que cette scène est rigoureusement historique.