qu’il y avait de noble et de réellement généreux dans son cœur.
— Ah ! firent les deux officiers en se rapprochant vivement. Qui est-il donc ?
Un sourire ironique plissa les lèvres fines de Ramirez.
— Vous le savez aussi bien que moi : un chaud patriote et un des chefs les plus renommés du mouvement révolutionnaire.
— Hum ! fit don Cristoval, ce n’est pas cela que nous vous demandons.
— Quoi donc alors ? dit-il avec une imperceptible ironie.
— Dam ! vous avez, dites-vous, vécu dix ans auprès de cet homme, reprit don Serapio ; vous devez savoir sur lui certaines particularités que tout le monde ignore, et que nous ne serions pas fâchés de connaître.
— C’est possible ; malheureusement il m’est de toute impossibilité de satisfaire votre curiosité à cet égard ; si El Alferez n’a pas jugé convenable de vous donner certains détails intimes de sa vie privée, ce n’est pas à moi à vous les révéler.
Don Serapio allait répliquer avec une certaine aigreur au marin, lorsque la porte par laquelle était sorti El Alferez se rouvrit et livra passage au pulquero ; une dame le suivait.
Les deux officiers ne purent réprimer un cri d’étonnement en reconnaissant sous ce costume El Alferez lui-même.
Le jeune chef portait l’habit féminin avec une grâce et une désinvolture telles ; il marchait avec une aisance si grande et paraissait être si habitué