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LES FRANCS TIREURS

nez courage ! Maintenant, j’ai le ferme espoir que nous réussirons.

Et il se prépara à monter.

Lanzi le suivit.

— Où allez-vous ? lui demanda le Jaguar.

— Avec vous, répondit laconiquement le métis.

— À quoi bon ? un homme suffit pour ce que je vais faire.

— Oui, répondit-il ; mais deux valent mieux.

— Eh bien ! soit : venez. Et, se retournant vers ses compagnons attentifs : Aussitôt que la corde tombera, cramponnez-vous après sans crainte, ajouta-t-il.

— Oui, firent les conjurés.

Le Jaguar planta alors son poignard au-dessus de sa tête dans une fissure, et s’aidant des pieds et des mains, il se souleva assez pour planter un second poignard au-dessus du premier.

Le premier pas était fait ; de poignard en poignard, le Jaguar, en quelques minutes, atteignit une espèce de plate-forme de deux mètres carrés environ, où il lui fut possible de reprendre haleine.

Lanzi y arriva presque aussitôt que lui.

— Eh ! fit-il, c’est assez amusant, cette promenade ; il est malheureux seulement qu’il fasse si noir.

— Tant mieux, au contraire ! répondit le Jaguar : nous ne craignons pas le vertige.

— Tiens ! au fait, c’est vrai, fit le métis qui se souciait du vertige comme d’un grain de maïs.

Ils examinèrent l’endroit où ils se trouvaient. C’était une espèce d’enfoncement, creusé probablement par le temps aux flancs du roc. Malheureuse-