Aller au contenu

Page:Aimard - Les Francs-tireurs, 1866.djvu/395

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
387
LES FRANCS TIREURS.

Il acquit bientôt la preuve que ses suppositions étaient justes.

Après avoir encore marché pendant plusieurs minutes, les conjurés furent soudain arrêtés par une porte garnie de fer, qui leur barra le passage.

Sur un signe du Jaguar, ils demeurèrent immobiles, la main sur le manche de leurs poignards.

Le moment d’un finir était arrivé : cette porte donnait évidemment dans le fort.

Le Jaguar examina un instant ses ferrures, puis il ordonna d’éteindre les lumières.

On lui obéit, et tout retomba dans les ténèbres.

Cette porte fort ancienne, et qui probablement n’avait pas été ouverte depuis longues années, ne devait pas opposer une résistance sérieuse.

Le jeune chef introduisit la pointe de son poignard entre le pêne de la serrure et la gâche, et fit une pesée.

La gâche tomba à terre. Cependant la porte résista : elle était maintenue à l’intérieur par de forts verrous.

Il y eut un moment d’anxiété suprême et de découragement parmi les conjurés.

Comment ouvrir cette porte ? Fallait-il revenir sur ses pas et perdre le bénéfice de tant de difficultés vaincues et de périls affrontés ?

La position était grave.

Mais, nous l’avons dit, le Jaguar était un homme auquel les impossibilités seules souriaient.

Il fit rallumer une chandelle, et examina et sonda la porte avec le soin le plus minutieux.

Le bois, rongé par l’humidité et la vétusté, tom-