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LES FRANCS TIREURS

qui se passe ici, comprendront à l’instant ce que cela veut dire.

Lanzi exécuta ponctuellement l’ordre qui lui était donné, et cinq minutes plus tard le drapeau mexicain, surmonté d’un poignard, flotta majestueusement à la tête du mât de pavillon.

Le Jaguar acquit bientôt la certitude que son signal avait été compris : car le brick, vivement poursuivi par la corvette, attendit presque d’être arrivé à portée de pistolet du fort pour virer de bord et reprendre la bordée du large, ce qu’il n’aurait pas fait s’il n’avait été certain de n’avoir rien à craindre.

Pendant la plus grande partie de la journée, le Jaguar suivit avec le plus grand intérêt la poursuite acharnée des deux navires, et assista du haut de son observatoire aux dernières péripéties de la lutte.

Cependant, vers deux heures de l’après-dînée, il descendit dans l’intérieur du fort, et, après avoir recommandé à ses amis la plus grande vigilance, il s’arma, jeta un zarapé sur ses épaules, et il abandonna le fort.

Par les soins de Lanzi, un cheval lui avait été préparé auprès du rocher. Le Jaguar se mit en selle, et après avoir jeté un regard à la forteresse, il enfonça les éperons dans les flancs de sa monture et s’éloigna au galop.

Le Jaguar se rendait au Salto-del-Frayle que, la nuit précédente et avant de le quitter pour tenter la surprise de la forteresse, il avait assigné pour rendez-vous au colonel don Juan Melendez de Gongora.

Les côtes du Mexique sont peut-être les plus accidentées de tous celles du Nouveau-Monde. Le lit-