Page:Aimard - Les Francs-tireurs, 1866.djvu/43

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afin de surveiller les environs, tandis que j’effectuerai la descente de la barranca.

— Vous tenez donc à votre idée ?

— Plus que jamais.

— À votre aise, John Davis, à votre aise, bien que vous risquiez de vous rompre les os par une nuit aussi noire.

— À la grâce de Dieu ! J’espère qu’il me protégera.

— Je l’espère aussi pour vous, mais je pars : bonne chance !

— Merci, vous de même.

Le vieux Ruperto s’éloigna alors, suivi d’une vingtaine de rôdeurs qui s’étaient spontanément offerts pour l’accompagner, et il ne tarda pas à disparaître dans l’obscurité.

La descente que se préparait à tenter John Davis n’était rien moins que facile. L’Américain était un trop expérimenté coureur des bois pour ne pas le savoir, aussi prit-il toutes ses précautions en conséquence.

Il passa à sa ceinture, à côté de son couteau, une large et forte hache, se fit lier par le milieu du corps avec une reata à laquelle les rôdeurs en avaient attaché plusieurs autres afin de l’allonger, et dont trois hommes, solidement arc-boutés sur le sol, saisirent l’extrémité qu’ils tournèrent d’abord autour du tronc d’un arbre, afin de pouvoir la laisser glisser sans secousses, suivant que le désirerait l’Américain.

Comme dernière précaution, celui-ci alluma une branche de bois d’ocote qui devait lui servir à se guider pendant sa descente périlleuse, car la voûte