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LES FRANCS TIREURS.

nous sommes sauvés ! Voyez ! voyez ! les barques virent de bord et prennent chasse.

L’équipage poussa un hurra de joie et de triomphe.

Aux premiers rayons du soleil levant la corvette la Libertad, apparaissait franchissant la passe de Galveston et manœuvrant à deux portés de canon au plus du brick.

Les chaloupes mexicaines faisaient force de rames dans la direction de la terre.

Bientôt toutes eurent disparu.

Le brick laissa alors arriver sur la corvette, et tous deux reprirent de conserve la direction du mouillage.

Une heure plus tard les deux bâtiments étaient affourchés à l’abri des canons du fort.

À peine les navires avaient-il laissé tomber l’ancre, qu’une embarcation accosta le brick. Cette embarcation venait du fort, elle amenait le Jaguar et El Alferez.

Les prisonniers mexicains avaient été remis à la garde du Jaguar, qui, tout en ordonnant qu’on les surveillât avec soin, avait cependant jugé convenable de les laisser libres dans l’enceinte de la forteresse.

La réussite des deux hasardeuses expéditions tentées par les Texiens avait fait faire un grand pas à la cause qu’ils défendaient. En quelques heures, la révolte était devenue révolution, et les chefs insurgés, des hommes avec lesquels on était désormais contraint de compter.

Le Jaguar désirait pousser activement les choses. Il voulait profiter du découragement probable des