Page:Aimard - Les Francs-tireurs, 1866.djvu/47

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désespoir ; bientôt il releva la tête, et jetant autour de lui un regard assuré :

— Allons ! dit-il d’une voix ferme.

Mais au moment où il se préparait à continuer sa descente, il fit tout à coup un geste de surprise, et poussa une exclamation en s’élançant vivement vers une masse noirâtre à laquelle, jusqu’à ce moment, il n’avait accordé qu’une médiocre attention.

Nous demandons encore une fois pardon au lecteur pour l’invraisemblance des détails qui vont suivre, mais, nous le répétons, nous n’expliquons pas, nous racontons, nous bornant à être vrai, sans prétendre discuter le plus ou moins de possibilité de faits qui, tout extraordinaires qu’ils paraissent sont cependant positifs.

L’aigle à tête blanche, le plus puissant et le mieux doué des oiseaux, fait ordinairement son nid sur les pentes des précipices, au sommet d’arbres excessivement élevés et dénués de branches jusqu’à une hauteur considérable ; jamais on n’en trouve sur les rochers.

Ce nid, fortement charpenté, se compose de bâtons longs de trois à cinq pieds, entremêlés et matelassés avec de la barbe d’espagnol, genre de plante cryptogame de la famille des lichens, d’herbe sauvage et de larges plaques de gazon.

Lorsque le nid est terminé, il mesure ordinairement de six à sept pieds de diamètre, et quelquefois l’accumulation des matériaux y est si considérable, car le même nid est souvent occupé pendant une longue suite d’années et à chaque saison reçoit des augmentations, que sa profondeur égale son diamètre.