Page:Aimard - Les Francs-tireurs, 1866.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

glorieux pour le nom mexicain ; notre honneur n’a pas souffert, nous avons été écrasés par le nombre.

— Voyons, capitaine, vous êtes un de ces hommes au-dessus de tout soupçon, que la plus légère souillure ne saurait atteindre ; au besoin, je cautionnerais votre loyauté et votre bravoure devant tous : rapportez-moi franchement et sans tergiverser ce qui s’est passé, je vous croirai ; donnez-moi les plus grands détails sur cette action, afin que je sache si je dois vous plaindre ou vous punir.

— Écoutez donc alors, général ; mais je vous le jure, si après mon récit le moindre soupçon reste dans votre cœur sur mon honorabilité et le dévouement de mes soldats, je me ferai devant vous sauter la cervelle.

— Parlez d’abord, caballero ; après, nous verrons ce qu’il conviendra que vous fassiez.

Le capitaine s’inclina et commença le rapport exact des événements.




VI

LE CONSEIL DES CHASSEURS.


Nous reviendrons maintenant à Tranquille, que nous avons trop longtemps négligé.

Tranquille s’était séparé de ses amis à deux portées de fusil du campement texien, se réservant, si besoin était, de faire intervenir Carméla ; mais cela n’avait pas été nécessaire : le jeune homme, bien