Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris.djvu/363

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L’hôte est l’envoyé de Dieu, madame, répondit l’haciendero en s’inclinant de nouveau ; il est le seul maître dans la maison tant qu’il lui plaît d’y résider, et tout lui appartient. Mais ordonnez, madame, et, quels que soient vos ordres, ils seront exécutés.

— Je suis confuse de ce gracieux accueil, senor don Cristoval ; je vous en remercie du fond du cœur, vous saurez quels motifs sacrés ont nécessité le long et périlleux voyage que je viens d’accomplir à travers le désert ; j’ose espérer que vous m’aiderez à amener le résultat que je désire si vivement.

— J’y mettrai tous mes soins, madame la comtesse, bien que cette fois soit la première que nous nous voyons, nous sommes cependant de vieux amis ; et vous saurez que vous pouvez compter sur mon dévouement le plus absolu, répondit don Cristoval en souriant.

— Je suis heureuse, bien heureuse de vous entendre parler ainsi, caballero, dit-elle avec une émotion contenue ; et elle ajouta, sans doute pour changer la conversation : Permettez-moi, senor don Cristoval, de vous présenter mon fils, le comte Armand de Valenfleurs.

Le jeune homme s’inclina sur son cheval et fit un salut gracieux.

— Vous me comblez de joie, madame, répondit l’haciendero, en rendant avec un bon sourire le salut que lui avait fait le jeune comte, vous m’enhardissez à vous présenter à mon tour mon fils, don Pancho de Cardenas.

— Qui sera heureux, madame la comtesse, de devenir l’ami de votre fils, dit le jeune homme avec un respectueux salut ; comme il se déclare dès à présent votre plus dévoué serviteur.

— Quant à moi, senor don Pancho, dit Armand en lui tendant la main, je sens que je vous aime déjà.

— Et moi de même, répondit aussitôt le jeune Mexicain, en serrant la main du comte dans la sienne.

— Ceci est de bon augure, dit la comtesse en souriant.

— Cette charmante petite fille est sans doute à vous aussi, madame la comtesse ? reprit l’haciendero.