Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/141

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— Nous ne tarderons pas à savoir à quoi nous en tenir, dit Navaja ; voici Lingot qui vient sans doute prendre vos ordres.

— En effet. Attendons donc.

L’homme annoncé arrivait au pas gymnastique.

Il grimpa vivement l’éminence et se trouva bientôt en présence du Mayor.

— Pourquoi diable cours-tu ainsi ? demanda celui-ci, et pourquoi viens-tu me déranger ?

— Excusez-moi, Mayor, répondit l’aventurier, mais ces chasseurs insistent pour avoir une entrevue avec vous.

— Je n’ai pas de temps à perdre avec tous les vagabonds des prairies auxquels il plaira de venir me visiter.

— Pardon, Mayor, ces chasseurs ne sont pas des vagabonds, voilà pourquoi j’ai osé prendre sur moi de vous annoncer leur visite.

— Tu les connais donc, toi, Lingot ? dit le Mayor en raillant.

— Pas tous, mais je connais les chefs principaux, et vous les connaissez très bien, vous aussi, Mayor, répondit l’aventurier d’un air goguenard, répondant ainsi à une ironie par une autre.

— Et quels sont ces chefs que je connais ? Pourrais-tu me les citer ? fit-il en devenant sérieux.

— Cela me sera très facile, Mayor.

— Eh bien, voyons : quels sont ces chefs ?

— Voici leurs noms : la Main-Ferme, le Cœur-Loyal et Belhumeur.

— Ah ! que dis-tu ? s’écria le Mayor avec surprise. Ces célèbres coureurs des bois me demandent une entrevue ?

— Oui, Mayor.

— Qu’ils viennent, je les recevrai… Ah ! attends : n’y a-t-il pas des Peaux-Rouges avec eux ?

— Une dizaine, oui, Mayor ; ce sont des guerriers Comanches de la tribu du Bison-Blanc.

— N’ont-ils pas de chefs parmi eux ?

— Deux Sachems renommés : Le Grand-Bison et l’Opossum.