Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reste, avait été beaucoup plus sérieuse et avait duré beaucoup plus longtemps que les autres jours, parce qu’il fallait que chacun fût à son poste, et que l’on fût prêt à toute éventualité.

Dans une pièce réservée de l’hacienda, Julian avait établi un dépôt d’armes de toute sorte et de munitions.

Ces armes étaient destinées à armer les hôtes et les invités, si besoin était, au moment de l’attaque.

Cette pièce était située à proximité de la salle de bal.

Julian la ferma et en remit la clef au capitaine Édouard Petit, après l’avoir mis au courant de la situation dans laquelle on se trouvait, et il le fit ainsi gardien de ce dépôt d’armes.

Les chasseurs à pied, les chasseurs d’Afrique, les matelots, les guerilleros, les Canadiens amenés par la comtesse de Valenfleurs, les vaqueros et les tigreros venus des pacages, joints aux serviteurs habituels de l’hacienda, tous excellents tireurs, avaient été définitivement établis dans les différentes positions qu’ils devaient défendre.

Et bien qu’ils fussent invisibles, rien de ce qui se passerait ne devait échapper à leurs regards.

Les peones de la rancheria avaient, eux aussi, reçu des armes et des munitions ; ordre leur avait été donné de faire bonne garde derrière leurs retranchements.

Tahera et ses deux compagnons Comanches, expédiés depuis plus de trois semaines en batteurs d’estrade dans la savane, n’avaient pas donné de leurs nouvelles.

Sans doute, ils n’avaient encore rien découvert de suspect.

Tout compris, au dehors comme au dedans, le nombre des défenseurs de l’hacienda dépassait quinze cents hommes, dont près de neuf cents étaient enfermés dans la Florida.

Les Coureurs des bois et les Indiens Comanches présentaient un effectif de plus de six cents hommes.

Ce chiffre respectable enlevait à Julian toute appréhension sur les résultats d’une attaque, si furieuse qu’elle fût.