Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/190

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fense de l’hacienda, qu’il organisa en quelques minutes avec une intelligence réellement militaire.

Nous avons dit qu’un immense bâtiment en bois avait été construit dans le jardin et relié à l’hacienda, avec laquelle il communiquait par les larges portes du rez-de-chaussée.

Ce bâtiment, magnifiquement paré, devait servir de salle de bal.

Vers huit heures du soir, le bal commença.

Il fut ouvert par Denizà et Julian, les nouveaux mariés.

On dansait le quadrille français entrecoupé de polkas, mazurkas, redowas et de danses mexicaines.

Après la contredanse, Julian s’éloigna sans affectation.

Le mayordomo s’approcha de lui et lui dit quelques mots à voix basse.

Julian le suivit.

Charbonneau l’attendait dans la cour d’honneur.

— Eh bien ! lui demanda Julian.

— Les trois Comanches sont arrivés il y a un quart d’heure, répondit le Canadien ; ils ont reconnu deux pistes : l’une se dirigeant vers la Rancheria ; la seconde va du côté du parc. Les traces sont nombreuses.

— Très bien, dit Julian en souriant. Est-ce tout ?

— Le Mayor a reçu la lettre, reprit Charbonneau. Sa troupe est nombreuse, elle compte plus de cinq cents hommes, ce sont tous des bandits les plus redoutables de la savane ; il espère nous surprendre et croit être sur de la réussite.

— Nous verrons bien ! s’écria le chasseur avec un sourire d’une expression singulière, ensuite ?

— Le Mayor a partagé sa troupe en deux corps : le premier et le plus nombreux, composé de trois cents hommes choisis, est commandé par le Mayor en personne ; il attaquera du côté du parc, le second corps attaquera la Rancheria.