Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Après avoir traversé le jardin d’un pas de promenade, il entra dans le parc, dans le but de s’assurer que l’on faisait bonne garde.

Depuis l’achèvement des travaux de défense, toutes les nuits, depuis le crépuscule jusqu’à l’aube, des sentinelles étaient posées dans le parc, de distance en distance, de façon à pouvoir se soutenir en cas de besoin, et à se réunir à la première alarme.

Ces sentinelles se composaient partie de chasseurs à pied et de peones bien armés.

D’heure en heure, des rondes de chasseurs d’Afrique parcouraient le parc et fouillaient les buissons, les halliers et les fourrés.

Il n’y avait donc pas à redouter de surprise. D’autant plus que les soldats et les peones, hommes d’une discrétion reconnue, savaient quels dangers terribles planaient sur l’hacienda.

Ainsi que Julian s’y attendait, tout était en ordre.

Le service des sentinelles et des rondes se faisait avec une discipline et une régularité irréprochables.

Après avoir affectueusement félicité ces braves gens, le chasseur continua sa promenade, et bientôt il disparut au milieu des fourrés.

Il longeait les murs du parc et se laissait aller à ses pensées, lorsqu’un bruit assez léger lui fit subitement dresser l’oreille.

Le chasseur s’arrêta subitement, s’embusqua derrière un énorme mahogany, et après avoir armé sa carabine, il regarda attentivement du côté ou le bruit s’était fait entendre.

Presque en face de lui, à vingt pas au plus de l’endroit où il se tenait, se trouvait une petite porte perdue dans la muraille.

Tout à coup il entendit un léger grincement, comme si l’on eût essayé du dehors à ouvrir cette porte.

Julian se tint prêt à tout événement.

Deux ou trois minutes s’écoulèrent, puis la porte s’ouvrit et roula lentement et sans bruit sur ses gonds.