Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/346

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— Oui, répondit Bernard ; je crois maintenant, grâce à tes explications, que cela ne pourra nous faire que du bien ; mais je demande à agir de mon côté.

— Tu sais bien que nous ne faisons jamais rien l’un sans l’autre, répondit Julian en riant.

— À la bonne heure ! s’écria Bernard en se frottant joyeusement les mains ; sur ma foi de Dieu ! cette fois, je crois que nous allons un peu nous divertir…

— Mais, dans tout cela, fit observer le docteur, je ne vois pas cette hideuse chenille de Felitz Oyandi !

— Soyez tranquille, père, reprit sérieusement Julian ; vous ne tarderez pas à voir ce misérable rentrer en scène, lui et le Mayor ne se quittent pas.

Et, se penchant vers Armand, il ajouta :

— Monsieur le comte, avez-vous prévenu madame votre mère ?

— Non, monsieur, répondit le jeune homme, je n’en ai pas eu le temps, d’ailleurs, je désirais vous demander conseil à ce sujet.

— Votre mère doit tout savoir ; cela est important. Mais ne vous en occupez pas ; je me charge de l’instruire.

— Je vous en remercie ; je préfère que cela vienne de vous.

— Rapportez-vous-en à moi, lui dit-il en lui serrant la main.

Et, élevant la voix :

— Messieurs, ajouta-t-il, ces dames doivent être inquiètes sur notre compte ; je crois qu’il est temps de les rejoindre.

La séance fut alors levée et l’on rejoignit les dames.

D’ailleurs, celles-ci n’avaient pas à se plaindre de leurs cavaliers ; ils ne s’étaient pas éclipsés pendant plus d’une demi-heure ; aussi leur retour fut-il salué par les plus charmants sourires.