Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/350

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aussi, de sorte que l’affaire a été tout de suite conclue ; mais c’est cher.

— Combien ?

— Il voulait six cent cinquante mille francs du tout, mais si l’on payait tout de suite, il consentait à un rabais de cinquante mille francs.

— Alors ?

— Dame, je l’ai conduit tout droit chez le notaire de monsieur : l’acte de vente a été dressé séance tenante, j’ai remis au notaire la lettre que monsieur m’avait donnée pour lui ; il a compté six cent mille francs au propriétaire, et la maison est à monsieur.

— C’est pour rien ; bravo, Joseph !

— Alors, monsieur est content ?

— Enchanté, mon ami ; tu t’es fort bien acquitté de ta commission. Ensuite ?

— J’ai recommandé au propriétaire de ne pas donner d’autre nom que le mien, si ses amis ou n’importe qui lui demandait le nom de l’acquéreur de sa maison ; il me l’a promis. J’ai acheté six chevaux et trois voitures différentes, un coupé, un landau et un fiacre commun, ainsi que monsieur me l’a ordonné, et les harnais nécessaires ; puis du foin, de la paille. Quant au linge, il n’en manque pas, ainsi que la vaisselle, etc. Seulement, j’ai été obligé d’acheter de l’argenterie. Les chevaux, les voitures, etc., seront livrés aujourd’hui, à trois heures au plus tard. J’ai prié le propriétaire de garder la maison pendant que je viendrais rendre compte à monsieur. Les fournitures sont toutes soldées. Le tout s’élève, le vin et l’argenterie compris, à la somme de quarante-huit mille francs.

— C’est bien ; où est située la maison ?

— Rue de Reuilly, 229, dans le faubourg Saint-Antoine.

— Bon ; parmi tes camarades, en connais-tu quelques-uns sur lesquels nous puissions compter ?

— Monsieur n’a pas besoin de choisir ; tous ses gens lui sont également dévoués.

— Tu prendras alors ceux qui te conviendront le