Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/404

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mal ; je suis forcé d’en convenir. Il faut que je retrouve ce démon et sa complice au plus vite, et que je les fasse disparaître par n’importe quel moyen ! Sans cela !…

Il n’acheva pas, il était arrivé devant la fenêtre.

— Eh bien, qu’avez-vous découvert ? lui demanda Felitz Oyandi.

— Ce que je cherchais, répondit le Mayor, mon bras commence à me faire souffrir, passez-moi une cuvette et de l’eau, et venez me rejoindre ici avec ce qu’il faut pour soigner cette égratignure. J’ai à causer avec vous, et, après ce qui s’est passé, j’aime mieux parler en plein air ; j’ai une peur horrible des espions.

— C’est bien, attendez-moi, dans un instant je suis à vous.

Et après avoir passé au Mayor une cuvette et un pot rempli d’eau, il quitta la fenêtre.

Le Mayor porta les deux objets dans un bosquet placé au milieu du jardin, et garni d’une table, d’un banc et de deux ou trois chaises en fer.

Felitz Oyandi parut presque aussitôt.

— Avez-vous la clef de cette porte ? lui demanda le Mayor en la lui désignant du doigt.

— Oui, pourquoi ?

— Pendant que je me panserai tant bien que mal, observez un peu au dehors, vous me direz ce que vous aurez vu.

— Cette porte donne sur une ruelle déserte.

Raison de plus, les traces seront faciles à reconnaître ; allez et ne soyez pas long.

Felitz Oyandi posa sur la table les différents objets qu’il avait apportés, et il obéit sans dire mot.

Le Mayor visita alors sa blessure : le coup avait bien porté, mais il avait été dérangé par un mouvement du Mayor, et n’avait fait qu’entamer légèrement les chairs.

C’était en réalité une égratignure, qui fut pensée en un instant.

Le Mayor se lava les mains, alluma un cigare, et s’assit tranquillement sur une chaise.