Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/428

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— Plus que tout au monde, me mère ! s’écria l’ardent jeune homme.

— Je vous dois plus que la vie, ma mère, dit Vanda, les yeux pleins de douces larmes. Je vous dois d’être heureuse. Jamais je ne vous aimerai assez, pour tout le bien que vous m’avez fait et celui que vous me faites aujourd’hui, le plus grand de tous. Ils seront unis, mais vos enfants ne se sépareront jamais de vous !

— Vanda a raison, ma mère ; il faut nous promettre de ne nous quitter jamais.

— Je vous le promets, mes enfants ; c’est mon plus cher désir. Hélas ! sans vous, que deviendrais-je ? Vous le savez, je ne vis que pour vous et par vous.

Il y eut un court silence, plein de charme et de douces rêveries : chacun des deux jeunes gens savourait dans son cœur son bonheur inespéré, dans un religieux recueillement.

— Mes enfants, dit enfin la comtesse, reprenez vos places : je n’ai pas fini encore, il me reste quelque chose à vous dire.

— Nous sommes si bien à vos genoux ; laissez-nous ainsi, mère, dit doucement Vanda de sa voix la plus câline.

La comtesse lui mit un baiser sur le front.

— Assieds-toi, mignonne ; nous avons à parler sérieusement, lui dit-elle.

Les jeunes gens obéirent.

Mais ils se placèrent à sa droite et à sa gauche.

La comtesse leur sourit et reprit aussitôt :

— Mes chers enfants, vous êtes fiancés, dit-elle ; il s’agit maintenant de fixer définitivement l’époque de votre mariage.

— Oh mère, qu’elle soit la plus rapprochée possible ! s’écria Armand avec ferveur.

La jeune fille rougit et joignit les mains sans rien dire.

La comtesse hocha tristement la tête.

— Écoutez-moi attentivement, dit-elle, car ce que vous allez entendre est très sérieux.