Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/430

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— Ce serment, vous l’avez noblement et religieusement tenu, ma mère, interrompit vivement la jeune fille, en embrassant la comtesse avec ferveur. Jamais enfant, n’a été plus heureuse que je l’ai été près de vous, ma mère, et n’a reçu de soins aussi touchants ; et jamais, j’en ai la conviction, jamais, grâce a vous, femme ne sera aussi heureuse que je le serai.

La comtesse lui rendit ses caresses en souriant, et lui fit doucement reprendre sa place.

Puis elle continua :

— Mon second serment fut celui-ci, et c’était un devoir que l’honneur exigeait impérieusement de moi, dans ton intérêt même, chère enfant : je jurai de tenter les plus grands efforts pour m’assurer de l’existence ou de la mort de tes parents, et de te les rendre, si cela m’était possible. Jusqu’à présent, je dois en convenir, toutes mes recherches ont été infructueuses ; mais les mystères de l’avenir sont insondables ; qui sait ce qui peut survenir demain ? dans une heure peut-être ? J’ai des agents à la fois au Mexique et aux États-Unis, et même jusque dans l’Utah. Depuis six ans, ils continuent leurs recherches ; elles peuvent aboutir d’un moment à l’autre. Deux résultats sont à obtenir : Ou tes parents, chère petite, vivent encore, et on les aura retrouvés, ou ils sont morts, et l’on m’en fournira les preuves dans un cas comme dans l’autre, ma chérie. Ton mariage avec Armand ne court aucun risque. Seulement, si la preuve de la mort de les parents m’était donnée, je consentirais à t’unir avec mon fils aussitôt que tu atteindrais tes dix-sept ans.

— Mais, ma mère, permettez-moi de vous faire respectueusement observer que ces recherches ne peuvent ainsi se prolonger indéfiniment ? Si vous les faites continuer, sans jamais rien apprendre sur le sort de ces parents disparus depuis si longtemps déjà, nous faudra-t-il donc toujours attendre ?

— Non, rassure-toi, mon enfant répondit doucement la comtesse ; dans le cas où les recherches n’aboutiraient