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XVIII

CE QUI SE PASSA DANS LE BRÛLIS DE LA HULOTTE BLEUE À PROPOS DE SEBASTIAN.


Les chasseurs étaient en selle, prêts au départ.

Après avoir recommandé au mayordomo la plus grande vigilance pendant son absence, l’haciendero se mit, en compagnie des trois chasseurs, en tête de la petite troupe, et l’on quitta l’hacienda.

Mais cette fois, au lieu de descendre du côté de la rancheria, ce qui aurait considérablement allongé le trajet, les cavaliers traversèrent plusieurs cours intérieures, franchirent deux corales et ils sortirent définitivement par une porte de dégagement, récemment fortifiée et débouchant sur le revers de la colline.

Les chasseurs descendirent lentement dans la plaine et se dirigèrent vers le brûlis de la Hulotte bleue, où les coureurs des bois étaient campés.

Charbonneau et Bernardo servaient de guides à leurs compagnons.

Sebastian, s’obstinant dans son mutisme farouche, n’avait pas prononcé une parole depuis son arrestation.

Quand on vint le sortir de la prison où on l’avait provisoirement déposé, il dormait.

Mais la lueur des torches tenues par les peones l’avaient éveillé.

Il n’opposa aucune résistance à ceux qui le firent lever, et ils l’emportèrent dans leur bras pour le conduire au dehors.

Pendant le trajet jusqu’à la cour d’honneur et même quand on l’attacha sur son cheval, il affecta la plus complète indifférence.

Malgré la solidité des liens qui lui interdisaient tout mouvement et la surveillance incessante du peon, monté