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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/130

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Brébant, où vous attendrez mon retour. Surtout ne causez avec personne ; si l’on vous interroge, ne répondez pas. Le cocher ne descendra pas de son siège ; quant à vous, vous veillerez sur la voiture ; dès que je serai monté, le cocher partira ventre-à-terre par le chemin le plus direct pour regagner l’hôtel… M’avez-vous bien compris ?

— Oui, monsieur, soyez tranquille, nous nous musèlerons, répondit le valet de pied.

— Alors, partez, et n’oubliez pas mes recommandations.

Le valet de pied remonta sur le siège, le cocher rassembla les guides et la voiture partit rapidement dans la direction de la place des Victoires.

— À nous deux, maintenant ! dit Bernard à Tahera dès qu’ils se trouvèrent seuls dans la rue. Nous sommes sur le sentier de la guerre ; il s’agit d’avoir des yeux et des oreilles partout et de dépister les espions.

— Tahera est un guerrier ; il veillera, répondit laconiquement le Comanche.

Les deux hommes se mirent alors en marche l’un derrière l’autre, assez rapprochés pour se porter secours en quelques bonds, mais assez éloignés l’un de l’autre pour ne pas avoir l’air de se connaître.

Ils suivirent le trottoir de la rue Montesquieu, traversèrent la rue des Bons-Enfants, et pénétrèrent dans la cour des Fontaines.

Tout était sombre.

Une seule lumière brillait à une fenêtre, située au troisième étage d’une maison forment un des angles de la cour.

Le chasseur s’arrêta.

Il fit un signe.

Tahera continua son chemin et disparut à l’angle de la rue de Valois.

Bernard imita alors à trois reprises les miaulements d’un chat, et cela avec une perfection telle qu’un chat blotti dans une gouttière répondit par un miaulement à ce qu’il prit pour un appel.