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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/140

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moyens de déjouer toutes les trames les plus serrées préparées contre vous, mais encore de vous débarrasser définitivement des implacables ennemis qui, peut-être, supposent déjà vous avoir réduits aux abois.

— Et vous connaissez l’homme qui se chargerait de cette lourde tâche ?

— Je le connais, oui, monsieur.

— Et vous espérez obtenir de lui ?…

— Qu’il vous accorde son concours ? interrompit Williams Fillmore, j’en suis sûr ; mais cela vous coûtera cher, je ne vous le cache pas.

Qu’importe la somme, si nous réussissons : nous sommes riches !

— Je le sais ; aussi ne vous ai-je dit cela que pour mémoire.

— Qu’il fasse son prix : quelle que soit la somme qu’il exigera, elle lui sera comptée à l’instant.

— C’est bien ; je reponds maintenant du succès ; et je vous avoue que je suis charmé que nous nous entendions ; car, vous le savez, moi aussi je hais le Mayor.

— Oui, je le sais. Je me rappelle même que c’est grâce à cette haine que vous nous avez prêté votre concours lors de l’affaire de la Florida.

— En effet, oui, monsieur. À ce propos, vous souvenez-vous que lorsque tout le monde assurait que le Mayor avait été tué, je soutenais, moi seul, qu’il n’en était rien, et qu’un jour ou l’autre il reparaîtrait plus féroce et plus endiablé que jamais ? Vous voyez aujourd’hui que j’avais dit vrai.

— Malheureusement, vous avez été prophète, monsieur, je dois en convenir… Mais, pardon, quand verrez-vous l’homme dont vous m’avez parlé ?

— Je vais me rendre immédiatement chez lui. Comment êtes-vous venu chez moi ?

— En voiture ; mais j’ai fait arrêter rue Croix-des-Petits-Champs, et après avoir envoyé la voiture m’attendre devant la maison Brébant, je suis venu jusqu’ici à pied.