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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/180

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de vous conduire moi-même a l’appartement de cette jeune femme.

La chambre, ou plutôt l’appartement de la demoiselle de compagnie, car c’était un véritable appartement, était situé au premier étage du principal corps de bâtiment de l’hôtel, avec vue sur le jardin. Il séparait l’appartement, de madame de Valenfleurs de celui de sa fille, et communiquait avec tous les deux.

Il se composait d’une chambre à coucher avec cabinet de toilette y attenant, un cabinet de travail et un salon-boudoir précédé d’une antichambre, ouvrant sur le grand escalier.

Par un escalier dérobé, aboutissant au cabinet de toilette, on descendait au jardin.

Dans le salon-boudoir, deux portes, percées à droite et à gauche, mettaient, ainsi que nous l’avons dit, en communication directe les deux appartements des dames de Valenfleurs avec celui de la demoiselle de compagnie.

Ces deux portes pouvaient se condamner des deux côtés, extérieur ou intérieur, en poussant des verrous.

Toutes les pièces de cet appartement étaient meublées avec un goût et un luxe somptueux, véritablement princier, qui fit légèrement froncer les sourcils au sceptique policier, homme pratique et surtout blasé par l’exercice de ses redoutables fonctions, et dont l’implacable expérience croyait deviner toutes les défaillances de ce cœur ambitieux, et surtout envieux, de jeune fille pauvre et admirablement belle, vivant au milieu de ce continuel et chatoyant mirage d’une fortune qu’elle ne possédait pas et que, peut-être, elle ne posséderait jamais.

La première porte, ainsi que les autres de l’appartement, n’était fermée qu’au pêne ; les clefs étaient à toutes les serrures.

Les trois hommes pénétrèrent dans l’appartement, éclairés par un valet de pied, marchant devant eux et portant de la main gauche un candélabre à plusieurs branches garnies de bougies.